le projet

Construction
Le projet MK/3-VA exprime notre envie de passer à l'acte de construire, d'imaginer une maison et de dessiner notre espace de travail. Il affirme notre volonté de s'inscrire dans la ville de façon contemporaine et de mettre en oeuvre une architecture ambitieuse dans un projet pourtant de modeste envergure.
Chaque élément du programme est redéfini à la base, caractérisé par un espace, une lumière et un matériau singulier :
-l'atelier est marqué par une lumière constante venant du Nord, une baie zénithale, une généreuse hauteur sous plafond, des matériaux bruts voire industriels.
-le logement est orienté Est-Ouest, les hauteurs sous plafond varient, certains murs sont laqués et les menuiseries sont en bois exotique rouge.
Le caractère affirmé de chacun des espaces n'est cependant pas formulé comme une addition d'objets autonomes. L'exiguïté du terrain (45m2 constructibles) et la gestion des mitoyens impliquent une compression de l'espace qui devient unitaire. Le travail en coupe, élément clé du projet, solidarise les différents niveaux et les multiples volumes du bâtiment. Entrelacés à l'extrême, ils s'articulent autour d'une diagonale centrale pour exploiter un maximum de surface. Le sentiment d'un espace démultiplié, comme étiré dans toutes les directions de la parcelle, est obtenu par un équilibre entre compression (niveau bas, volume suspendu, etc.) et dilatation vers la lumière.

Depuis la rue, le visiteur emprunte la voie semi-privée de la villa, vers ce qu'il aperçoit de la façade. L'alliage de l'enduit blanc et de la charpente métallique, laissée lisible, donne à cette façade un aspect abrupt et minéral.
Le visiteur bascule soudain dans le patio, jardin miniature, privatisé par une enveloppe totalement blanche. Il doit traverser celui-ci de part en part pour atteindre l'atelier, au fond duquel se déploie l'escalier, ruban pur de béton brut, qui conduit à l'étage.
La desserte du bâtiment, organisée en spirale ascendante, implique une temporalité rythmée, allongée et syncopée.

Réhabilitation
La maison construite en 2002 a été restructurée en 2012 suite au déménagement de l'atelier d'architecture qui occupait la moitié de la surface. Aujourd'hui toute la maison est réunie à usage familial. Le rez-de chaussée a été transformé en grande pièce à vivre. Un meuble en corian blanc et médium vernis structure différents espaces : l'entrée, la salle à manger et la cuisine. Il contient un vestiaire, un rangement à chaussures, un secrétaire, et des éléments de cuisine. Comme pour le reste de la construction, les matériaux ont été choisis pour leur couleur, leur texture et leurs qualités intrinsèques. Le corian donne un aspect parfaitement unitaire sans joint, travaillé comme un bloc massif, il est ici laissé mat, il est doux et chaud au toucher, résistant et particulièrement adapté pour une cuisine. Si le médium vient contraster avec le corian de par sa texture, le vernis et le soin apporté aux assemblages viennent ennoblir ce matériau très banal. Un dialogue s'instaure avec les autres matériaux bruts de la maison : acier noir, béton ciré, mur blanc à la chaux, etc.
plan de masses

R-1

RdJ

R+1

R+2

Toit

Coupe sur les espaces de vie

Coupe sur les circulations en façade

L'atelier

Les circulations

Selon les niveaux

Le séjour

La fenêtre du séjour

La chambre

La baignoire

Le chantier est d'accessibilité réduite : la largeur de la voie est comprise entre 4,50 m et 3,50 m. D'autre part elle est gérée par les copropriétaires qui la surveillent quotidiennement empêchant le stationnement des véhicules et le stockage des matériaux. Ces contraintes nous ont conduit à utiliser des matériaux qui, à peine livrés sont immédiatement montés (structure métallique, etc.). D'autre part les trois immeubles mitoyens ne sont pas fondés : afin d'éviter leur effondrement, les murs de soutènement de la villa ont du être construits en passes alternées. Les murs de fondation ont été chaînés à un radier afin de répartir uniformément les charges sur toute la surface de la construction. La « caisse en béton » fait donc office de boîte flottante sur laquelle est ancrée la charpente métallique. Celle-ci a été isolée par l'extérieur afin d'opérer des ruptures de ponts thermiques : elle a été recouverte en façade par de la laine de verre puis capotée avec des tôle en aluminium laquées noires.

Afin d'éviter une sous-face de plancher en bacs acier, nous avons choisi d'utiliser en fond de coffrage des panneaux composés de bois et de ciment compactés à de très haute densité (masterpanel). Grâce aux qualités mécaniques de ce matériau, les épaisseurs de plancher aux étages sont de 5cm (masterpanel 2cm + isophone + béton cirée 3cm).

Quelques chiffres :
- Excavation de sous-sol : 180m3 de terre évacuée
- Charpente métallique : 7 tonnes ; montage en 10 jours
- Montage des planchers en masterpanel : 1 journée
- Coulage de tous les planchers en béton : 1 journée
- Façade vitrée principale : montage en 5 semaines
- Durée totale du chantier : 9 mois
- Coût total des travaux 228 693 € TTC y compris mobiliers et équipements. pour 120 m² habitables.
Construction | 120 m² | 230 000 € | livré 2012 | 3, villa de l'Adour, Paris XIX
© mopA, photographies (1, 6, 12, 13, et 15 à 20 dans l'ordre) | © Fabienne Delafraye, photographies (3, 4, 7, 9, 10 et 14)
© Joël Cariou, photographies (5, 8 et 11) | © METEK, photographie (2), images, plans et maquettes en carton
projet suivant >